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Équitation de Tradition Française

La mise en main est un cadeau des hanches

La recherche de la légèreté et de l'équilibre dans la plus grande impulsion.

Nuno Oliveira

L’équitation de tradition française est une pratique, qui privilégie l’harmonie dans les relations entre le cheval et son cavalier.

La légèreté, le respect de l’intégrité physique et mentale du cheval, le refus  d’utiliser des moyens coercitifs et violents, l’absence d’effets de force et de contraintes. La connaissance de l’animal dans ses aspects physiologique, anatomique et comportemental et, dans la compréhension de le la nature humaine dans ses aspects émotionnel, physique et psychique  sont les moyens employés pour établir une relation de confiance et un partenariat aussi efficace qu’agréable entre le cheval et son cavalier.

Depuis la renaissance de nombreux écuyers ont analysé les causes et les effets, imaginé et mis en pratique les gymnastiques et les exercices propres à développer les aptitudes de leurs chevaux, en particulier l’habileté et la maniabilité. La transmission des ces savoirs dans les manèges et académies équestres et  les différents traités d’équitation produits par les maîtres écuyers dès le XVIème siècle en passant par la recherche incessante d’amélioration des techniques par les écuyers du XIXème à nos jours, l’ouverture et le développement d’académies, d’écoles de cavalerie et diverses institutions dédiées aux pratiques équestres ont composé les dimensions  traditionnelle et culturelle de l’équitation française. 

Cette équitation française a rayonné en Europe et inspiré les plus grands écuyers (Steinbrecht, Fillis, et plus près de nous Oliveira) et les grandes écoles d’équitation (Vienne, Lisbonne, Jerez et Saumur).  Ses principes sont applicables à toutes les disciplines sportives que ce soit en dressage, en CSO ou en CCE.

L'émergence de la culture équestre française à la fin du XVIéme

Salomon de la Broue - Les préceptes du Cavalerice François (1594)

Cet ouvrage peut être considéré comme le bulletin de naissance de l'équitation française. Salomon de la Broue s'inspire du maitre italien Pignatelli chez qui il a passé 5 ans et distingue l'homme de l'art, "le Cavalerice", de l'homme de guerre, "l'Écuyer".
" Le libre consentement du cheval amène plus de commodités que les remèdes par lesquels on tâche de le contraindre."
La Guérinière se réfèrera à cet ouvrage dans son École de Cavalerie (1729).

Antoine de Pluvinel - L'instruction du Roy en l'exercice de monter à cheval (1623)

Enseignant l'art équestre à Louis XIII, au cardinal de Richelieu et aux plus grands noms de la noblesse il préconise
"d'obliger le cheval à prendre plaisir à tout ce qu'il fait jusqu'à ce qu'il y aille librement. " car, précise-t-il " ... le cheval qui manie par plaisir va de bien meilleure grâce que celui qui est contraint par la force ". à une époque ou le cheval est considéré comme un outil, un véhicule ou une arme.
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François Robichon de la Guérinière - École de cavalerie (1729)

Considéré comme le plus grand maître de l'équitation classique, en tous cas un des plus célèbres et des plus inspirants.
L'école de cavalerie est la bible de l'équitation classique qui influence et inspire encore aujourd'hui les grandes écoles d'art équestre.
" La connaissance du naturel du cheval est un des premiers fondements de l'art de le monter et tout homme de cheval en doit faire sa principale étude."
L'éthologie avant l'heure...

Le XIXème siècle

Au XIXeme siècle deux grandes doctrines équestres concrétisées par deux grands écuyers s’opposent :

  • l’équitation raisonnée de François Baucher (1796-1873)
  • L’équitation instinctive du vicomte d’Aure (1799-1863)

Le Général L’Hotte (1825-1904), élève et ami des deux hommes suit leur enseignement, entre autres,  et construit son équitation en retenant et en adaptant les meilleurs principes de chaque courant en fonction du contexte et de la destination des chevaux de manège ou de cavalerie. 

François Baucher (1796-1873)

Né à Versailles, près des écuries royales, François Baucher, fils d'un marchand de vin, fut bercé par le spectacle quotidien du travail des chevaux. Issu d'une famille modeste mais pas miséreuse, il pratique l'équitation dès 14 ans grâce à un oncle directeur d'écuries à Milan.
En 1833 il publie son "Dictionnaire raisonné d'équitation ". dans lequel il expose une doctrine dont le principe de base consiste à "détruire les forces instinctives du cheval, leur substituer les forces transmises par le cavalier " en opposition avec l'école classique et la doctrine institutionnelle et académique qui cherchait à exploiter les forces instinctives du cheval.

Antoine Cartier d'Aure (1799-1863)

Écuyer de Louis XVIII, puis écuyer en chef sous Charles X et Napoléon III.
Ses principes équestres " L'art, en se généralisant doit se simplifier [...] à posséder le cheval tout en lui laissant son énergie naturelle et en l'aidant à développer, presque de lui-même, les qualités qui lui sont propres"
Cette doctrine, héritée de l'équitation académique, introduit également le travail des chevaux en extérieur et en terrain varié.
il privilégie le dressage du cheval "franc devant lui [...] à le maintenir d'aplomb à régulariser ses allures, mais non pas le briser ou éteindre tout ce qu'un cheval a de talent et d'énergie "

Général Alexis L'Hotte (1825-1904)

Alexis L'Hotte débute l'équitation à 15 ans auprès du commandant Dupuis, écuyer-professeur lui-même formé aux écuries de la reine du Portugal par le marquis de Marialva, un des plus brillant homme de cheval d'Europe.Il entre à Saint-Cyr à 17 ans puis à l'école de cavalerie de Saumur. Les écuyers qu'il y croise le confrontent tour à tour au bauchérisme et au d'aurisme dont il croisera au cours de sa carrière les deux chefs de file et en suivra les enseignements. A l'apogée de sa carrière équestre il sera écuyer en chef à Saumur puis commandant de l'école de 1875 à 1880.
Il écrit deux ouvrages qui seront publiés, selon sa volonté, après sa mort. " Questions équestres " et " Un officier de cavalerie " qu'il complètera jusqu'à la fin de sa vie en forme de testament équestre.

L’équitation de tradition française repose largement sur la « synthèse » du Général l’Hotte qui précise des objectifs et les moyens :

  •  l’équitation est « L’art de régir les forces musculaires du cheval  » 
  • La légèreté est « la parfaite obéissance du cheval aux plus légères indications de la main et des talons de son cavalier « 
  • Elles se résume par « la mise en jeu par le cavalier et l’emploi que fait le cheval des seules forces utiles au mouvement envisagé, toute autre manifestation de forces produisant une résistance, et donc une altération de la légèreté « 

et pour ce faire :

  • Le cheval doit être calme, en avant droit;
  • Il faut marier l’impulsion à la flexibilité des ressorts

Du XXème siècle à aujourd'hui

Au vingtième siècle, le cheval, naguère outil de travail, moyen de transport ou arme de guerre, change complètement de statut et devient l’élément central d’une culture basée sur le loisir, le spectacle et le sport. 

Le développement de l’équitation comme loisir ou sport de compétition modifie nos rapports aux chevaux qui, sans devenir des animaux de compagnie, deviennent des partenaires, ce qui devrait nous rapprocher des principes de l’équitation de tradition française. Malheureusement, les chevaux de sport, même amateur, sont trop souvent considérés comme des investissements qu’il faut rentabiliser au plus vite conduisant ainsi à des comportements brutaux et coercitifs pour tenter de les dresser et de les amener à des niveaux de performances élevés en espérant qu’ils supporteront ces mauvais traitements.

Le XXème siècle a pourtant vue émerger une  technique révolutionnaire de saut d’obstacle avec le capitaine Caprilli (1868-1907),  technique supportée et développée ensuite en France par le Colonel Danloux (1878-1965), l’équitation éthologique issue des techniques des « chuchoteurs » américains  qui se développe en France à partir des années 90 et l’éthologie scientifique consacrée par Konrad Lorenz  et appliquée à l’étude de l’espèce équine à partir des années 70. Bien d’autres évolutions ont marqué le XXème siècle, les poneys club et les activités qui y sont pratiquées, le Trec, l’Endurance, le Horse Ball, etc.

Inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2011,  L’équitation de tradition française est reconnue plus comme un art qu’un simple sport également partagé et enrichi par de écuyers du monde.  

Quatre grandes institutions internationales en portent haut less couleurs :

    • L’École Portugaise d’Art équestre de  Lisbonne.
    • L’École Espagnole de Vienne,
    • Le Cadre Noir de Saumur,
    • L’École Royale Andalouse d’Art équestre de Jerez,

perpétuent la tradition du spectacle équestre en s’appuyant sur les principes de l’équitation de tradition française.

École portugaise d'Art équestre

École royale andalouse d'Art équestre

Cadre noir de Saumur

École espagnole de Vienne

…et puis au XXème siècle, un écuyer portugais, a perpétué,  enrichi et sublimé l’art équestre en s’appuyant, entre autre,  sur les traités d’équitation de La Guérinière et Baucher  

 « Grâce aux grands écuyers de l’École française, François Robichon de la Guérinière et Francois Baucher, à leurs études et à leurs enseignements, l’équitation académique a atteint un niveau très élevé jamais obtenu par d’autres écuyers et d’autres méthodes. »

Nuno Oliveira (1925-1989)

Dans la tradition des maîtres écuyers, la transmission des savoirs à ses élèves et disciples au gré de nombreux stages à travers le monde ou chez lui au Portugal est un des points qui le place parmi les plus grands et les plus brillants représentants de cet Art équestre contribuant à lui donner son caractère universel.

...la perfection des choses simples.

L’équitation est autant une activité culturelle qu’un simple sport, à ce titre il est nécessaire d’en acquérir les techniques, d’apprendre à les mettre en oeuvre et d’imaginer comment les utiliser au mieux, (savoir, savoir faire et savoir être) d’autant que le partenaire du cavalier, le cheval, est un être vivant à la fois  extrêmement sensible et puissant qui doit être respecté et mis en valeur plutôt que soumis ou contraint par son cavalier.

Comme pour la peinture, la musique ou la sculture, chacun peut s’y essayer en amateur ou professionnel, quelques uns deviendront peut-être des artistes, très rares seront les créateurs mais au commencement pour chacun, il y a l’acquisition des techniques équestres de base – l’école élémentaire d’équitation -.

Le Cercle Hippique du Pin s’inspire de ces objectifs et des principes qui y conduisent dans ses enseignements.

Pour cela, nous faisons appel à des écuyers reconnus pour enseigner cette équitation de légèreté respectueuse des chevaux, pour former nos enseignants et leurs élèves dans l’apprentissage et l’exercice des différentes disciplines équestres, (CSO, dressage,…) avec différents types de chevaux et poneys pour des publics de tout âge ou presque..

Nous recourons aux compétences, à la pédagogie et à la générosité d’ intervenants prestigieux soucieux de nous transmettre, amateurs ou professionnels, leurs connaissances et leur passion.

Paulo Sergio Perdigao

Écuyer de l'École Portugaise d'Art Équestre, élève et ami de Luis Valença il enseigne dans le monde entier et intervient au CHP depuis 2009.

Francis Rebel

Ancien écuyer du Cadre noir de Saumur, après avoir transmis son expérience en tant que Directeur Technique de la SHN puis en tant qu'Entraîneur National Poneys de la FFE , il a été Directeur sportif à l'Etrier de Paris mais également Responsable du Pôle Equitation au Haras de la Cense. Intervient au CHP depuis 2009

Hélène Arianoff

Écuyère et professeure internationale, élève du Maître Nuno Oliveira pendant 22 ans et auprès duquel elle a acquis son expérience. Hélène Intervient au CHP depuis 2011..